MICHAEL DINARDO
Plusieurs pensent qu'il n'y a pas de rencontres fortuites
Il y a plusieurs années, alors que je fréquentais le salon des métiers d'art de Montréal, j'ai rencontré un dénommé Paul-André Leblanc qui réalisait de magnifiques sculptures d'arbres. J'ai été étonné et j'en ai immédiatement acheté un pour offrir à l'une de mes belles-sœurs qui apprécie beaucoup la créativité.
J'ai toujours été attiré par les arbres.
J'ai grandi dans un quartier verdoyant appelé Elmvale. Il a été construit dans une vallée de beaux ormes. Chaque maison était entourée de grands arbres majestueux. Mes premiers souvenirs remontent à l'enclos de jeu que ma mère m'a fabriqué autour d'un orme particulièrement magnifique dans la cour arrière. Je m'allongeais dans l'herbe en regardant la haute couronne qui tombait ensuite en cascade en un arc gracieux, et je riais alors que les feuilles dorées pleuvaient les après-midis ensoleillés de septembre.
Le temps a passé, et nous aussi.
Mon père voulait s'essayer à l'agriculture, nous avons vendu et avons déménagé dans la campagne du Vieux-Canada sur le fleuve Saint-Laurent. Les premiers colons ont planté des vergers de pommiers et ont découvert le Macintosh en 1811. C'est ici que j'ai vu pour la première fois de grands pommiers noueux avec leurs racines, leurs branches et leurs nœuds tordus.
Ma vie d'adulte me verrait voyager dans de nombreux endroits du monde et partout où j'allais, j'admirais les merveilleux arbres qui y poussaient.
Les majestueux chênes et hêtres d'Angleterre ainsi que les épines desséchées par le vent sur les hautes landes.
La France et ses rues bordées de platanes et ses châtaignes à grand déploiement. Les oliveraies de la Méditerranée.
Les petits ruisseaux scintillants dans les vallées de la Forêt Noire, bordées de tilleuls gracieux et parfumés.
C'est en Asie que j'ai rencontré le bonsaï pour la première fois. J'étais émerveillé. Une telle célébration patiente et respectueuse de la beauté et de la forme des arbres.
De retour chez moi, je me suis installé dans la région la plus méridionale de la province de Québec, les cantons de l'Est du Vieux Bas-Canada. Un beau paysage ici dans la pointe nord de la chaîne des Appalaches.
Lors de la première terrible vague de covid 19, un cher ami de Plano Texas, malheureusement comme tant d'autres, a perdu son père bien-aimé. Nous voulions lui envoyer quelque chose pour exprimer notre plus profonde sympathie ainsi que pour lui rappeler notre amour et notre soutien continus. L'arbre que nous avons acheté il y a toutes ces années nous est immédiatement venu à l'esprit. Après une brève recherche sur internet, on s'est rendu compte que Paul-André habitait dans une ville voisine ! Nous l'avons contacté et il m'a invité à venir choisir une sculpture d'arbre pour notre ami.
Son atelier était magique pour moi. J'ai été émerveillé par la beauté complexe des arbres qu'il fabriquait. Nous en avons choisi un à envoyer à notre ami, et pendant que nous y étions, nous avons pu parler avec l'artiste de sa longue carrière. C'est au cours de cette conversation qu'il a dit qu'il ralentirait progressivement sa sculpture car il devenait trop vieux pour travailler comme avant. Malheureusement, dit-il, il n'y avait personne dans sa famille qui souhaitait apprendre sa technique de sculpture des arbres.
Je n'ai pas dormi.
Lorsque je l'ai contacté et lui ai demandé s'il accepterait peut-être de m'enseigner sa méthode, il a accepté avec joie ! Paul-André et moi partageons un émerveillement et un respect pour la beauté de la création, en particulier les arbres. Nos vies spirituelles intérieures similaires nous ont aidés à nous connecter et ont permis la transmission de la tradition artistique et de la technique qu'il a développées tout au long de sa vie.
C'est mon grand honneur et plaisir de créer des sculptures d'arbres, qui expriment mon amour pour la beauté de ce monde, et de pouvoir les offrir comme un précieux mémorial à vos proches.
Michael Dinardo